Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Christian Lefevre sculpture
Publicité
Archives
Christian Lefevre sculpture
Visiteurs
Depuis la création 7 358
Albums Photos
25 octobre 2012

Soyons moderne, soyons en symbiose Le rythme du

Soyons moderne, soyons en symbiose

 

 

Le rythme du développement de la nature devient fort différent de celui de l’homme. Dans notre volonté de modifier, de façonner l’espace, l’équilibre traditionnel du monde est un obstacle à notre propre croissance. Ainsi nous nous trouvons dans l’obligation d’accélérer le temps, de modifier les procédures, d’exiger des raccourcis ; il faut raser pour survivre. L’Amazonie se transforme en un superbe terrain pour planter de la canne sucrière indispensable à l’équilibre énergétique du Brésil. Malgré l’énormité du paradoxe ce phénomène s’inscrit dans la notion de modernité, et il s’avère assez difficile d’y résister.

 

Notre dictionnaire définit la modernité comme ce qui appartient au temps présent, puis il ajoute qu’elle correspond au goût dominant de notre époque, enfin on trouve le verbe moderniser qui se définit comme rajeunir, organiser selon les besoins contemporains. La modernité ne serait-elle donc que la volonté du plus grand nombre à organiser ses différents rapports au monde dans le but de coller au plus près à ses besoins ? Avec cette manière de voir les choses disparaît la notion de rupture et d’avant garde. Il n’y a plus ni héros ni démiurge, l’homme solitaire, en avance sur son temps n’existe plus. Seules les masses dépoussièrent les structures, et progressent. D’ailleurs la notion de modernité va généralement de pair avec celle de progrès. C’est une modernité à deux étages : la modernité que tous acceptent, l’objet nouveau qui semble porter de nouveaux services, et la modernité qui dérange parce qu’elle véhicule des concepts qui vont à l’encontre de l’opinion la plus commune. Ainsi on peut être moderne grâce à l’usage d’un certain nombre d’objets techniques et par l’acceptation de modèles sociaux majoritairement représentés. C’est se fondre dans le déroulement du flux historique et adopter ces comportements convenus. De là naît un conservatisme lié au progrès. Il ne faut surtout pas bousculer ce progrès qui se résume à la consommation et à la perpétuation de modèles économiques.

 

La trilogie science, modernité, progrès organise à la fois la pensée et les modes de production. Nous abordons ainsi une société qui cherche la pensée unique, celle-ci visant à se substituer au débat démocratique. Comment être contre le progrès, contre la science ? Voilà une position fort difficile à tenir et qui stigmatise celui qui la revendique. La vigilance est souvent dévalorisée parce qu’elle dérange. Le discours dominant rend la lucidité vulnérable en la faisant apparaître comme réactionnaire.

 

La mise en concurrence de notre croissance avec la nature peut être considérée comme symbolique de cette problématique. L’utilisation industrielle des ressources agricoles, minières ou marines nous fait oublier toute pudeur. Dans cette installation j’ai choisi un arbre majestueux, un arbre qui pourrait être l’image symbolique de l’arbre, son essence. Et sur cet arbre se déploie une liane, sorte de lierre industriel, faite de gaines électriques de plusieurs diamètres. De couleurs vives et joyeuses elle envahit sa base et se prolonge dans sa ramure. Et le monstrueux semble devenir une issue souriante. Les pires incongruités nous sont proposées et elles ne provoquent pas le moindre émoi. Les travers, les dérèglements ont tendance à se multiplier sans pour autant créer une réelle inquiétude. Bien plus l’erreur est considérée comme inéluctable et elle finit par être la norme. Glissement pervers qui fausse le jugement pour aboutir à une confusion des valeurs.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité